Les papillons de feu

M. Réjean Bergeron, je me permets de réagir à votre article ": Prométhée enchaîné et le « métier » d’enseignant.
Il est vrai qu'il faut utiliser notre jugement critique, et ce, dans l'ensemble de nos choix pédagogiques. Mais pour faire un choix éclairé il faut bien connaître le sujet, connaître les impacts notamment. Intégrer les TIC dans une salle de classe c'est comme passer à travers les différents stades du papillon. Lorsqu'on est prêt à voler, on met en lumière la Pédagogie avec un grand P. On ouvre la classe au monde extérieur, on fait entrer les familles, on permet aux élèves de collaborer avec d'autres élèves, d'autres enseignants, des parents, des gens de la communauté inspirants, des humains finalement!  Les connaissances se trouvent alors enrichies par toutes ces interactions et ces partages. C'est l'émergence de leur propre sens critique face au monde. Est-ce que c'est de cette technologie dont vous faites référence dans votre article?
Les enseignants que je côtoie sur les réseaux sont des passionnés d’une rare générosité. Ils se rassemblent pour améliorer cet art qu’est enseigner.  Ils ont le coeur à la bonne place et développent ensemble des approches humanisantes. 
 
Ma classe n’a jamais été aussi humanisée, non seulement par moi mais aussi par toute une communauté. Interrogez n’importe quel parent de ma classe et il vous le confirmera avec certitude et gratitude.
 
Le progrès ne repose pas sur les outils mais la façon dont on les utilise.  Enseigner est un art qui me passionne. Le lien qui m’unit à mes élèves est fort et perdure dans le temps. J’utilise des outils de partage qui créent une identité dans notre groupe.

Les technologies deviennent principalement un outil pour les élèves en difficultés. Ces moyens sont maintenant utilisés pour les étudiants à l’université. Vous êtes professeur au Cégep donc je ne vous apprends rien. Alors, on ne parle pas ici de technologie comme gadget, on parle d’outils d’aide et de moyens numériques pour coopérer.

Je côtoie tous les jours des enseignants pédagonumériques qui transmettent le feu à leurs élèves comme vous dites. Leurs élèves écrivent des textes d’une grande qualité et partagent des lectures avec bonheur. Ils développent avec créativité des énigmes mathématiques et sont fiers de savoir que leurs parents et même leurs grands-parents viennent de laisser un commentaire sur leur dernière recherche. Ces enseignants permettent à leurs élèves de développer leur ouverture d'esprit afin que plus tard ils ne perçoivent pas les questions de société de manière unidimensionnelle .

Mais j’avoue que j’aime lire les différents points de vue sur ce sujet. Ça me permet de comprendre pourquoi les gens ont peur des technologies en éducation. 
 
Je sais avec conviction que la plupart des bons pédagogues utilisent le numérique pour créer des ponts de lumière, éclairer les enfants et leur désir d’apprendre ensemble. Je vais donc continuer à défendre l’aspect pédagogie dans l’utilisation du numérique en classe. Lorsque j’aurai une voix publique pour le faire comme vous avez la chance d’avoir M. Bergeron, j’aurais des centaines d’exemples pour appuyer les impacts humanisants du numérique en classe. En attendant, je continue de les vivre avec ce qui me tient le plus à coeur, mes élèves.